Le Bonheur selon Teihotu

J'ai reçu un diaporama sympa ce matin de ma cousine Frédé, et je me suis dit que je pouvais faire quelques chose avec le texte.

Je sais que Juju a eu cette attitude il y a 14 mois à son arrivée à Necker.

Et je crois que ce genre de message peut éclairer certaine personnes sur ce que nous sommes et pourquoi nous le sommes!

Bonne lecture

Rai Teva

Un enfant de 8 ans, dans une civière, faible, émacié, frêle, emmitouflé dans une couverture pastelle, arrive au premier étage du bâtiment Robert Debré de l’hôpital NECKER – Enfants Malades.

Aujourd’hui, il intègre le Service d’Immunologie & d’Hématologie pour y être traité contre un Lymphome de Burkitt, pendant les 9 prochains mois minimum …

Après plusieurs minutes d'attente dans le couloir, il sourit gentiment en regardant les dessins et collages d’autres enfants accrochés dans de jolis cadres au mur, lorsqu'on lui dit que sa chambre est prête.

Comme il se rend dans sa civière à sa chambre au bout de ce long couloir, Vanessa l’infirmière lui fait une description de sa petite chambre, la couleur des murs, la télévision, la salle de bain, incluant la fenêtre avec la vue sur les Invalides !

-« Je l'aime beaucoup », dit-il, avec son enthousiasme de petit garçon de 8 ans. »

-« Mais, Teihotu, tu n’as pas encore vu la chambre, attend un peu ! »

-« Ca n’a rien à voir », dit-il.

« Le bonheur, c’est quelque chose que je choisis à l'avance. Que j'aime ma chambre ou pas ne dépend pas des meubles ou de la décoration - ça dépend seulement de la façon dont moi je la vois dans mon cœur. »

-« J’ai déjà décidé dans ma tête que j'aime ma chambre. »

« C'est comme la décision que je prends tous les matins à mon réveil … »

-« J'ai le choix, je peux passer la journée à me plaindre et encore me plaindre ou à sourire à la vie et remercier le ciel parce que mon corps fonctionne encore. »

-« Chaque jour est un cadeau, et aussi longtemps que je pourrai ouvrir les yeux, je me réjouirais de ce nouveau jour et tous les souvenirs heureux que j'ai amassés depuis que je suis bébé. »

-« La maladie c’est comme la vie, il y a des bons jours et des mauvais, mais à la fin tu ne te rappels que des bons moments passés à l’Hôpital, les gentilles infirmières, la maîtresse, les animatrices, les clowns, les copines qui nettoient la chambre, celles qui nous amènent à manger ... »

-« Bientôt, je vais sortir de l’hôpital et je vais rentrer chez moi dans mon Ile de Tahiti, et là-bas quand on me demandera si c’était dure à l’hôpital, tu sais ce que je vais leur dire – C’était super, on a rigolé tous les jours avec Papa et les filles (les infirmières)! »

Teihotu est rentré dans notre Ile de Tahiti, il est en pleine forme, et répète à qui veux bien l’entendre comment « c’était CHOUETTE à Necker … ».

Un conseil, prenez la vie comme un cadeau, et elle sera formidable, c’est tout!